Saint-Pierre, Île de La Réunion, le 18 décembre 2024 – Après cinq années d’études et de travaux marquées par des défis exceptionnels, les infrastructures du centre multi-filière RUN’EVA ont été officiellement inaugurées lors d’une cérémonie ce 18 décembre 2024 à La Réunion, regroupant de nombreuses personnalités locales et institutionnelles.
Étaient notamment présents Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre et président d’Ileva*, accompagné de son vice-président et représentant pour le projet, M. Omarjee ; Emmanuel Séraphin, président du Territoire de l’Ouest (TO) ; Jacquet Hoarau, président de la CASUD ; Jean-Paul Normand, sous-préfet de Saint-Pierre ; ainsi que Mme Maillot, directrice générale des services d’Ileva, et M. Lebon, directeur du projet RUN’EVA.
Porté par le syndicat mixte ILEVA, ce projet ambitieux répond aux défis de la saturation des capacités d’enfouissement des déchets de l’île et s’inscrit dans les objectifs nationaux de transition énergétique. RUN’EVA propose une solution multi-filière innovante pour la gestion et la valorisation des déchets ménagers des territoires sud et ouest de La Réunion, représentant plus de 60 % de la population locale.
*Ileva : Syndicat Mixte de Traitement des déchets des régions de l’Ouest et du Sud de l’ile de la Réunion
Crédit photo : Paprec / Ileva
La force d’un collectif pour avancer malgré les épreuves
Le chantier, confié en 2019 à un groupement d’entreprises composé à l’époque de CNIM (mandataire), Spie batignolles génie civil, Bollegraaf, Naldeo, Colas Projects, GTOI, Architrav et L’Atelier Architectes, a traversé de nombreuses épreuves. Les travaux ont d’abord été ralentis par la pandémie de Covid-19 en 2020, imposant une pause prolongée pendant la phase d’études. Par la suite, la liquidation judiciaire du mandataire initial, CNIM, en 2022, a menacé la continuité du projet.
La qualité des relations entre les différents partenaires (Ileva et le groupement), caractérisée par une confiance mutuelle, a permis de faire front face à la menace de voir disparaître le projet, en trouvant une alternative permettant la reprise des travaux et leur achèvement. Spie batignolles génie civil a repris le mandat avec un groupement réduit composé des mêmes entreprises engagées depuis la phase de consultation.
« C’est la détermination, l’engagement sans faille et la capacité de toutes les parties-prenantes engagées autour de ce projet à surmonter les événements que nous avons connus, qui ont permis d’aboutir à cette réalisation ô combien importante pour la préservation environnementale de l’île », évoque avec émotion Guillaume Galant, directeur opérationnel industrie de Spie batignolles génie civil.
Crédit photo : Paprec / Ileva
Un centre multi-filière réunissant plusieurs infrastructures
RUN’EVA s’étend sur une superficie de 7 hectares et regroupe des installations de pointe. Le groupement mené par Spie batignolles a réalisé 39 ouvrages. Ces infrastructures incluent des unités de tri des matières recyclables, de méthanisation des biodéchets et de valorisation énergétique des combustibles solides de récupération (CSR). A ces bâtiments process d’une surface totale de 17 000 m² se rajoute un espace administratif de 3 000 m². L’ensemble est complété par 15 000 m² de voiries et 30 km de réseaux déployés sur le site. Au total, un volume de 21 000 m³ de béton a été mis en oeuvre, près de 3 000 tonnes d’armatures et 1 800 tonnes de charpente métallique employés.
Le centre est conçu pour traiter 145 000 tonnes de déchets par an et produire de l’électricité grâce à une turbine à vapeur générant 15 MWe. Cette production contribue non seulement à réduire le volume des déchets enfouis, mais également à renforcer l’autonomie énergétique de l’île tout en diminuant son empreinte carbone.
« Ce centre multi-filière est bien plus qu’une prouesse technique : c’est un symbole d’innovation, d’engagement environnemental, un véritable modèle pour l’aménagement durable du territoire », explique Guillaume Galant.
Un formidable impact local
RUN’EVA a mobilisé jusqu’à 250 collaborateurs au pic de l’activité, ainsi qu’environ 40 sous-traitants locaux. Une fois opérationnelle, la plateforme emploiera plusieurs dizaines de collaborateurs, confirmant ainsi son rôle dans le développement économique et environnemental durable de La Réunion.
« C’est une véritable fierté pour les équipes d’avoir pu participer à la concrétisation d’un tel projet, qui s’inscrit dans l’avenir durable de cette belle Ile-de-la-Réunion », conclut Guillaume Galant.
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