C’est en présence d’élus de la Préfecture de l’Isère, des maires des communes alentours, de membres de la direction de CNR (la Compagnie Nationale du Rhône), des équipes de Spie batignolles génie civil (mandataire du groupement) et de la presse locale que le tunnelier Gaïa, du nom de la déesse de la Terre, a officiellement été baptisé le jeudi 29 juillet 2021 devant la traditionnelle Sainte-Barbe, protectrice des travailleurs souterrains. En raison d’une situation géographique complexe pour accéder au puit d’entrée située sur le village de La-Garde-en-Oisans, le tunnelier est arrivé en plusieurs pièces distinctes sur plusieurs jours du mois de juillet.
Trois semaines seront nécessaires à son assemblage avant d’entrer en fonction mi-aout.

Crédit photo : Spie batignolles

L’emploi du tunnelier Gaïa intervient dans le cadre d’un chantier de 36 mois relatif à la réalisation par CNR d’un nouvel aménagement hydroélectrique sur la rivière de la Sarenne, situé au milieu des montagnes iséroises. Il s’agit d’un tunnelier à roche dur, long de 170 m et de 4m20 de diamètre, équipé de gripper et de ski pour faciliter son avancement dans une pente à 23%.

Crédit photo : Spie batignolles

Une livraison en plusieurs phases due à un environnement contraint

Son acheminement a nécessité plusieurs semaines d’organisation compte-tenu des contraintes d’accès du bourg de La Garde-en-Oisans, et s’est opéré sur plusieurs dates par convoi exceptionnel, équipé de 4 essieux directionnels pour s’assurer d’une bonne tenue de route :

  • Le corps du tunnelier est arrivé jusqu’à la zone tampon de la base vie de Spie batignolles génie civil depuis l’Italie. Celui-ci a été déchargé le 16 juillet dernier à l’aide d’une grue de 200 tonnes.
  • Le 19 juillet, les équipes ont réceptionné sur le chantier la grue mobile de 200 tonnes. Elle permettra d’assembler les pièces constituant l’avant du tunnelier. Au cours de la même journée, le corps du tunnelier a été acheminé jusqu’au chantier de La Garde, soit un colis de 63 tonnes sur une longueur de 12 m.
  • Le 20 juillet, les équipes ont fait grimper deux grippers du Bourg-d’Oisans jusqu’à la plateforme de la Garde, pour un poids de 24 tonnes sur 4 m de long.
  • Le 21 juillet, un convoi exceptionnel a transporté le convoyeur (13 m de longueur) et du matériel jusque sur la plateforme.
  • Le 22 juillet, la roue de coupe du tunnelier, de 25 tonnes, est arrivée sur le chantier de façon quelque peu originale pour conserver un gabarit routier quasi classique. Celle-ci était tenue sur l’intégralité de sa longueur sur un attelage métallique, de façon semi-verticale.
  • Au cours de la semaine 29, les pièces constituant l’avant du tunnelier sont arrivées en plusieurs colis directement jusqu’au site d’assemblage.

Les équipes vont assembler la première partie du tunnelier, à l’aide de la grue de 200 tonnes, correspondant à 110 mètres linéaires, qui sera ensuite lancée en galerie pour débuter le creusement en mode dégradé. Cette première étape devrait s’étendre sur 3 semaines (semaines 33 à 35). Lorsque le tunnelier aura atteint 80 ml, les équipes rajouteront les 7 dernières remorques et le convoyeur tunnel. L’assemblage nécessitera 3 autres semaines.

Le creusement du tunnelier correspond au marché du lot 2 (sur les deux lots pilotés par Spie batignolles génie civil). Il évoluera sur un tracé de 2.3 km avec une pente de 23 %, depuis une galerie de 70 ml préalablement réalisée à l’explosif par les équipes de Spie batignolles génie civil.

En fonction des caractéristiques de la roche, le soutènement sera adapté avec simple ou double boulonnage. Des voussoirs radier d’1m20 de diamètre seront positionnées au fur et à mesure de l’avancement du tunnelier.

En raison de la présence de zones amiantifères, le tunnelier a été adapté pour garantir la sécurité des équipes (cabine de décontamination, etc). Les équipes de Spie batignolles génie civil ont prévu de faire fonctionner le tunnelier en condition amiante dès les premiers mètres creusés, pour s’assurer que les mesures de sécurité mises en place soient bien respectées.

Fin de creusement prévue en avril 2022, sur la commune d’Huez !

Crédit photo : Spie batignolles

Un nouvel aménagement hydroélectrique pour accélérer la transition énergétique des territoires

CNR a lancé en mars 2021 le chantier de construction de la centrale hydroélectrique de la Sarenne (Isère), qui alimentera dès 2024 en électricité renouvelable l’équivalent de la consommation électrique de 16 000 habitants. La chute d’eau naturelle constituée par la cascade de la Sarenne représente un site de choix pour cet aménagement hydroélectrique dit de « haute chute » (735 m) et d’une puissance installée de 11 MW. Cet aménagement porte une attention particulière au respect de la biodiversité et à la prise en compte d’un environnement montagnard sensible.

Il s’inscrit pleinement dans la stratégie de développement des activités hydroélectriques de CNR au-delà du fleuve Rhône, et représente, pour l’Isère, un nouvel actif de production d’énergie verte pour accélerer la transition énergétique du territoire.

Crédit photo : Spie batignolles

Fiche d’identité du projet

La centrale de la Sarenne en résumé :

• 3 communes en Isère : Huez, La Garde-en-Oisans, Bourg D’Oisans
• Hauteur de chute : 735 m
• Débit d’équipement : 1.8 m3/s
• Puissance : 11 MW
• Production annuelle estimée : 36 GWh (consommation de 16 000 habitants)
• Durée de la concession : 40 ans

Constructions :

• Prise d’eau et passe à poissons à Huez (1456 m)
• Voie d’eau souterraine sur 3660 ml sur La Garde-en-Oisans
• Nouvelle centrale équipée de 2 turbines Pelton, à Bourg D’Oisans (721 m)

À propos de CNR

CNR (Compagnie Nationale du Rhône) est le 1er producteur français d’électricité d’origine 100 % renouvelable et le concessionnaire à vocation multiple du Rhône de la frontière suisse à la mer Méditerranée : production d’hydroélectricité, déploiement de la navigation et de zones portuaires, irrigation et autres usages agricoles.
Elle place la transition énergétique et écologique au cœur de son action d’aménageur du territoire, et concilie des enjeux de développement économique, de valorisation du domaine, de sureté et de sécurité avec la préservation de l’environnement. CNR produit chaque année plus de 15 TWh issus de son mix hydraulique, éolien et photovoltaïque. Energéticien expert en optimisation des énergies intermittentes, CNR maîtrise l’ensemble de la chaîne de valeur et joue un rôle majeur sur les marchés européens de l’électricité. En tant qu’entreprise laboratoire des énergies du futur, CNR innove pour favoriser un mix énergétique français plus diversifié et décentralisé.
Société Anonyme d’Intérêt Général, CNR est une entreprise au capital majoritairement public (collectivités locales, Caisse des Dépôts). Son actionnaire industriel de référence est le groupe ENGIE.

A propos de Spie batignolles 

Spie batignolles est un acteur majeur dans les métiers du bâtiment, des infrastructures et des services. Il opère sur 6 grands domaines d’expertise : la construction, le génie civil/les fondations, l’énergie, les travaux publics, l’immobilier et les aménagements paysagers et environnementaux.
Spie batignolles a réalisé un chiffre d’affaires de 1.9 milliards d’euros en 2020. Le Groupe emploie 7700 collaborateurs et dispose de 193 implantations en France et 10 à l’international, notamment en Europe, au Moyen–Orient et en Afrique. Spie batignolles s’est donné les moyens de conduire son développement en toute indépendance.
Depuis septembre 2003, le Groupe est contrôlé majoritairement par ses dirigeants et salariés.
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